17 sept 2013

Quels enseignements tirer de la crise aux SIG ?

Jeudi matin, le directeur général des Services industriels genevois (SIG) a présenté sa démission. Dans la foulée, le président du Conseil d’administration annonçait l’ouverture d’enquêtes administratives contre le directeur financier et contre l’ancien directeur commercial des SIG. En cause : des investissements hasardeux dans l’éolien (46 millions de francs pour un résultat nul) et des failles dans la gestion interne de l’entreprise (on parle de pressions et de mises à l’écart de collaborateurs critiques).

S’il est pour l’heure prématuré de se prononcer sur le fond de l’affaire, il faut bien avouer que la crise traversée par les SIG questionne. Et met forcément en lumière des lacunes dans la gouvernance d’une entreprise qui appartient aux communes (45%) et au canton (55%) et qui ne fonctionne que grâce aux impôts des citoyennes et citoyens genevois. Comment en est-on arrivé là ?

La prise de décision au sein du conseil d’administration interroge. Elle trahit à mon sens un déficit démocratique. Exemple ? Lors de sa séance de jeudi dernier, les membres du conseil d’administration, soit 23 personnes (!!), ont eu une heure pour prendre connaissance des résultats de quatre audits sur les investissements dans l’énergie éolienne et sur les dysfonctionnements internes. Puis, ils ont voté sur le siège et, unanimement nous apprend la presse, sur l’ouverture d’enquêtes administratives et le gel des projets éoliens. Une heure à 23 pour des questions aussi cruciales, cela me semble nettement insuffisant. N’aurait-on pas pu prendre le temps de la concertation ?

Pour mieux comprendre l’étendue des problèmes, la Ville de Genève a demandé par le biais de son représentant aux SIG des copies des audits. Nous les avons reçus aujourd’hui et aborderons cette question demain, lors de la séance hebdomadaire du Conseil administratif. Par ailleurs, la semaine prochaine, nous recevrons des représentants du Conseil d’administration des SIG. Prendre le temps de lire, comprendre et débattre de la suite me parait essentiel. Car au-delà de la confiance accordée à Rémy Pagani qui nous représente, il me semble nécessaire d’harmoniser le niveau d’information et de partager la prise de responsabilité.

Aujourd’hui, un vrai débat s’impose sur la gouvernance des régies publiques. Concrètement, il est nécessaire de reposer, sans tabou, la question de la mission et du fonctionnement de ces entités publiques, qu’il s’agisse des SIG, mais également des Hôpitaux universitaires genevois, des TPG et de l’aéroport. Avec en ligne de mire, les questions de contrôle et d’efficacité de ces régies. Ne pouvons-nous pas mieux faire ?

Cette discussion est essentielle pour le bon fonctionnement de nos services publics comme de notre collectivité. J’espère donc sincèrement qu’elle ait lieu rapidement et que nous tirions ensemble et sans précipitation les enseignements d’une crise symptomatique d’un mode de gouvernance qui a fait son temps.

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