© Demir Sönmez
J’étais hier soir aux Bains des Pâquis pour le vernissage de l’exposition « Ville invisible » organisée par l’association Genève Tiers-Monde. Une exposition à voir! Voici le discours que j’y ai prononcé :
Mesdames et Messieurs,
Chers ami-e-s,
C’est un véritable plaisir pour moi que d’être présente aujourd’hui à vos côtés pour le vernissage de l’exposition « Ville invisible », organisée par l’association Genève Tiers-Monde. Cette belle exposition met en effet à l’honneur le regard de jeunes sur la réalité de leur ville, et ce faisant sur la réalité de leur vie. A travers l’objectif affuté de ces jeunes colombiens, béninois et genevois, se lisent les difficultés vécues, ici et ailleurs, face au développement trop rapide des villes et à des perspectives d’avenir incertaines. De ce dialogue entre jeunes du Nord et du Sud, ressort une forme d’universalité : car malgré des quotidiens qui peuvent sembler très différents, les problématiques se font écho et entrent en résonnance. Cette exposition nous offre ainsi un formidable témoignage des inquiétudes, attentes et espoir légitimes de la jeunesse, dont nous avons toutes et tous beaucoup à apprendre.
Pour les autorités de la Ville de Genève, ce vernissage représente une belle occasion de rendre hommage au remarquable travail réalisé par l’association Genève Tiers Monde depuis maintenant 30 ans.
Cela fait en effet 30 ans que l’association œuvre, avec énergie et conviction, pour améliorer les conditions de vie des personnes les plus défavorisées, en proposant une aide à une échelle humaine et locale, dans le respect des droits humains et de la promotion de la paix. 30 ans qu’elle développe des projets de coopération sur le terrain, avec des partenaires locaux déterminés. 30 ans aussi qu’elle mène des actions de sensibilisation à Genève, pour expliquer à la population et aux élu-e-s quels sont les enjeux Nord-Sud et leur rappeler l’importance de la coopération au développement. Depuis ses débuts, Genève Tiers Monde défend une coopération responsable, qui repose sur des valeurs essentielles telles que la promotion du développement durable, l’égalité entre les sexes ou encore le renforcement de l’empowerment. Forte de ces nombreuses années d’expérience, Genève Tiers Monde est aujourd’hui une actrice incontournable de la coopération internationale dans notre canton. La Ville de Genève est donc très fière de soutenir ses activités.
Vous le savez certainement : ma Ville est très engagée dans le domaine de la coopération internationale. Cette vocation solidaire est née en 1967, lorsque le Conseil municipal a accepté la création d’une ligne budgétaire consacrant 0.1% du budget total de la Ville à l’aide au développement. Depuis cette date, la Ville de Genève augmente progressivement la part de son budget consacré à la coopération internationale, avec, en ligne de mire, un objectif clair : consacrer, d’ici 2018, 0,7% de son budget à la solidarité internationale, en accord avec les recommandations des Nations Unies. Depuis 2010, je porte avec conviction cet engagement devant le Conseil municipal, avec des résultats positifs au regard du contexte conjoncturel : actuellement, la Ville de Genève consacre en effet 0.55% de son budget à l’aide au développement. Parallèlement, sous mon impulsion, la Délégation Genève Ville Solidaire, en charge de la politique de solidarité de la Ville, ne cesse d’améliorer son fonctionnement.
Dans le contexte actuel de crise économique et financière, le respect de l’engagement pris par ma Ville est essentiel. Car dans le sillage de la crise européenne, naît une autre crise : celle de l’aide publique au développement. Pressés de toutes parts, les gouvernements européens cherchent en effet des solutions et multiplient les coupes budgétaires. Résultat : en 2012, le volume total de l’aide au développement a reculé de 4 % dans le monde, après avoir déjà baissé de 2 % en 2011. Dans les pays les plus éprouvés par la crise, les coupes dans l’aide sont spectaculaires : elles atteignent 17% en Grèce, 34.7% en Italie et même 49.7% en Espagne.
Face à cette situation préoccupante, les collectivités publiques suisses doivent prendre leurs responsabilités et ne pas relâcher leurs efforts. C’est en effet, en grande partie, grâce à leurs ressources que les organisations de solidarité peuvent poursuivre leurs missions.
Les photographies qui nous sont présentées aujourd’hui par Genève Tiers Monde nous rappellent, de manière très intelligente, à nos responsabilités. Dans quel monde souhaitons-nous voir évoluer les jeunes ? Et quelles perspectives d’avenir leur offrons-nous ?
En maintenant ses engagements envers ses partenaires, qu’il s’agisse de la Fédération genevoise de coopération ou d’autres associations genevoises, ma Ville a fait le choix de la responsabilité sociale et solidaire. Elle reste ainsi fidèle à sa tradition humaniste et je m’en réjouis.
Avant de terminer, je souhaite encore féliciter toute l’équipe de Genève Tiers Monde pour cette belle exposition ainsi que tous les jeunes qui y ont contribué.
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite une excellente soirée.
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