« Les femmes sont plutôt favorables à l’initiative demandant l’interdiction des armes de service à domicile parce qu’elles ne savent pas les manier » déclare Ueli Maurer (20 Minutes, 03.01.11). Le Conseiller fédéral fait dans les arguments simplistes et machistes ? Cela annonce-t-il une défaite envisageable pour le camp des amoureux des armes qui se retrouve de plus en plus seul ?
Le 13 février prochain, nous serons appelé-e-s à nous prononcer sur l’initiative « pour la protection face à la violence des armes » proposée par le Parti Socialiste Suisse. En deux mots, cette initiative veut interdire les armes de service à la maison, une justification du besoin et de la capacité pour qui veut acquérir une arme à feu, et enfin, un registre central de celles-ci. Il faut savoir que chaque année, environ 300 personnes sont tuées par des armes à feu en Suisse.
Depuis le début de la campagne, les soutiens à cette initiative, provenant de la société civile, se sont massivement accrus. Médecins, ancien-ne-s officier-ère-s, policiers, Eglises, syndicats, association de prévention contre le suicide, organisations pacifistes et milieux féministes ont tour à tour apporté leur appui et expliqué la plus-value qu’aurait l’acceptation du projet de loi.
Voici les quelques arguments avancés par ces milieux que nous avons pu lire dans la presse. Pour la Fédération des médecins suisses (FMH), « nous pouvons sauver 100 vies par année » déclare Jacques de Haller, son président, dans les colonnes du Matin. L’association stop-suicide reprend ce même constat et stipule que cette initiative possède davantage une portée préventive que politique. Quant aux syndicats policiers, eux aussi perçoivent les bienfaits du projet, selon eux, un registre national des armes permettrait aux forces de police d’être mieux préparées dans des situations dangereuses.
Enfin, un soutien quelque peu inattendu est provenu d’ancien-ne-s officier-ère-s. Pour l’ancien capitaine d’Etat-major Ebo Aebischer, «réduire la disponibilité des armes constitue incontestablement un moyen de prévenir des tragédies», pouvait-on lire dans le 24 heures.
De tels appuis vont certainement avoir des conséquences sur le vote. Pour l’instant, les sondages annoncent une victoire de l’initiative. Et c’est chez les femmes que l’on retrouve la plus forte acceptation avec 61% d’entre elles, contre 51% de refus chez les hommes selon l’institut gfs.bern (Le Matin, 21.01.11). Alors Monsieur Maurer, à défaut de savoir manier une arme, heureusement qu’il y a 40 ans on accordait le droit de vote aux femmes…
« Les femmes ne savent pas manier les armes », dans le 20 Minutes du 03.01.11
Initiative sur les armes : médecins et policiers veulent sauver des vies, dans Le Matin du 13.12.10
Armes : d’anciens officiers appuient l’initiative, dans le 24 heures du 18.01.11
Initiative sur les armes : les femmes pourraient faire pencher la balance, dans Le Matin du 21.01.11
Mots-clefs : initiative contre les armes, sandrine salerno, ville de genève
Dommage que cette initiative soit basée sur des mensonges pour « diaboliser » les gens honnêtes et faire la part belle au délinquants en leur affichant: « Venez en Suisse, nous avons désarmé le peuple, vous ne craigniez plus rien… ». Même si je ne suis pas un fervent défenseur de la légitime défense, je suis obligé d’admettre que l’effet dissuasif sera perdu… Sinon, voici une liste, non exhaustive, de ces mensonges:
Mensonges : Après les États-Unis, c’est en Suisse que les abus d’armes à feu sont les plus fréquents
Faits : selon l’Office fédéral de la statistique, les armes à feu en Suisse sont l’arme du crime de 33 meurtres par année. Nous somme de ce fait un des pays ou les meurtres par armes à feu sont les moins fréquents. Hors selon les chiffres même de l’étude du professeur Killias, fervent défenseur de cette initiative; » En 2006, la Suisse a eu 12 morts par armes à feu par million d’habitants, les Pays-Bas 15, le Canada et l’Australie 20, la Finlande 24 et les Etats Unis 56″. La Suisse a le taux d’abus le plus bas de tous les pays cités. Quand on sait que la suisse à une des plus hautes densités d’armes à feu par habitant, on comprend bien qu’il n’y a pas de véritable corrélation entre une législation dure, ou une prohibition et une amélioration de la situation, au contraire, les statistiques britanniques ou on a interdit les armes de poing il y a une dizaine d’années prouvent le contraire. La criminalité y a explosé.
Mensonges : chaque jour, en Suisse, une personne est tuée par une arme militaire
Faits : un bête calcul mathématique permet de dire qu’il y a donc 365 morts par arme à feu et par année en Suisse. Hors, l’Office Fédéral des statistiques, hors suicides répertorie 33 morts par armes à feu et par année, sans faire de distinction entre armes détenue à titre privé ou militaire. Il n’existe pas de statistique nationale concernant le cas des suicides. Mais si on décide d’y ajouter une extrapolation des suicides répertoriés dans les deux demi-cantons de Bâle ou cette statistique existe, on arrive à 150 suicides par armes à feu en suisse chaque année. Donc un total de 183 morts par armes à feu en Suisse et par année. Le texte de l’initiative multiplie juste la réalité des choses par deux. De plus, il est permis de douter de l’extrapolation des chiffres des deux demi-cantons de Bâle, quand on sait que le taux de suicide y est très élevé par rapport au reste de la Suisse. Bâle ville à un taux de suicide de 26 pour 100 000 habitants, alors qu’au Tessin par exemple, il est de 14 pour 100 000 habitants. Pour finir, RIEN ne permet de prouver que ces personnes suicidées par armes à feu n’auraient pas choisi un autre moyen de mettre fin à leur jour si les armes étaient interdites.
Mensonges : Si les armes sont moins accessibles, le nombre de suicides diminue
Faits: si les suicides sont engrangés par la disponibilité des armes à feu, il serait intéressant que les initiants nous expliquent alors pourquoi les USA, si souvent stigmatisés comme étant un enfer des armes à feu, et ou la densité d’armes à feu par habitant est bien supérieur à la notre, ont un taux de suicide inférieur à celui de la Suisse. Dans l’autre sens, il serait instructif de savoir pourquoi, un pays comme le Japon ou les armes à feu sont strictement interdites depuis 1945 détient le record mondial en matière de taux de suicide.. Se pourrait-il que le suicide soit un fléau de société plus complexe et où les moyens employés ne sont qu’une donnée marginale du problème ?
Malgré notre densité d’armes importante, le taux de suicide Suisse se situe dans la moyenne européenne, comparable aux taux français ou polonais. Le rapport plus d’armes = plus de suicides est plus que fallacieux. Il convient également de rappeler, pour remettre les choses dans leur contexte que selon l’office fédéral de la statistique, les suicides par armes à feu (civiles et militaires) ne représentent que 11% de tous les suicides, et encore, ce sans compter le nombres de suicides camouflés, notamment à l’aide de médicaments.
Mensonges : La plupart des personnes qui survivent à des tentatives de suicide sont toutefois reconnaissantes d’avoir été sauvées
Faits : rares sont les personnes voulant vraiment mourir n’arrivant pas à leur fin. Ainsi, on ne peut pas comparer les tentatives de suicides de personnes se jetant sous un train, se tirant une balle dans la tête, ou sautant d’une hauteur vertigineuse, à celles qui absorbent des médicaments en quantité ou qui se taillent les veines. Quiconque travaille un peu dans le domaine sait pertinemment que dans la grande majorité des cas, la deuxième catégorie de personne ne souhaite pas vraiment mourir, et appelle au secours. Quand ce secours est au rendez vous, il est naturel que ces personnes se sentent réconfortées et soient reconnaissante d’avoir été sauvées. Les gens de la première catégorie n’appellent plus au secours.
Mensonges : Un registre national des armes aide à prévenir et à combattre le crime. En 2001, un tueur fou a abattu 14 personnes au Parlement de Zoug. Il avait pu acheter en toute légalité un fusil à pompe, un fusil d’assaut, un pistolet et un revolver. Si un registre national des armes avait existé à l’époque, la police aurait pu intervenir plus tôt et peut-être empêcher ce bain de sang. En Suisse, chaque voiture, chaque chien est recensé. Pourquoi ne pas enregistrer des objets aussi dangereux que les armes à feu?
Faits: la police de Zoug savait que c’est individu était armé (registre cantonal) et savait également qu’il était instable. Une simple application des lois en vigueur et du principe de précaution aurait peut-être pu éviter ce drame. Rien ne sert de durcir les lois et de porter atteinte à la liberté d’honnêtes gens, si l’on ne s’efforce pas d’appliquer les lois déjà en vigueur. Et le risque zéro n’existera jamais. Dans leur argumentaire, les initiants expliquent que réglementer et interdire les armes à feu, ne permettra bien sûr pas d’endiguer les actes réfléchis et prémédités de personnes malintentionnées et organisées, mais permettra d’empêcher des actes impulsifs et violents. Le triste cas de Zoug tombe malheureusement dans la première catégorie. Un acte réfléchi, prémédité, contre lequel les mesures préconisées dans l’initiative sont inutiles, de l’avis même des initiant. Pourquoi alors mettre le cas de Zoug sur ta table si justement c’est le cas de figure contre lequel les initiants clament ne rien pouvoir faire ? Pour jouer la carte de l’émotion peut-être..?
De plus, ce n’est pas les armes que l’on souhaite enregistrer, mais les possesseurs de ces armes. Des PERSONNES que l’on veut FICHER. Quand on sait que les partis qui réclament à grands cris ce fichage de centaines de milliers, voir de millions d’honnêtes gens, sont les mêmes qui ont refusé un fichier national de pédophiles reconnus, jugés et inculpés, au nom de la protection des données et de la vie privée, on est en droit de se poser des questions sur la cohérence de leurs positions.
Mensonges : Les foyers suisses abritent plus de deux millions d’armes à feu, dont un million et demi d’armes militaires. C’est trop, c’est inutile, et surtout dangereux, car les premières victimes sont les femmes et les enfants
Faits : cette estimation est bien en dessous de la réalité. Pourtant la Suisse est en matière de criminalité l’un des pays les plus sûrs du monde, avec un taux d’armes à feu par habitant dans le top 5 mondial. La corrélation entre le nombre d’armes légales en circulation et l’insécurité n’existe pas. Ni dans un sens, ni dans l’autre. De plus, quand les initiants affirment qu’en Suisse les première victimes d’armes à feu sont les femmes et les enfants il s’agit au mieux d’une affabulation, au pire d’un mensonge. Selon l’Office fédéral de la statistique, concernant les homicides et tentatives d’homicide « le taux de victimes le plus élevé, par rapport à la population résidente permanente, se trouve parmi les hommes de nationalité étrangère âgés de 20 à 24 ans » . Il se trouve par ailleurs, que les armes à feu ne sont pas le moyen le plus employé pour ces actes criminels, l’arme blanche ayant de 2000 à 2004 été légèrement plus employée.
Mensonges : L’initiative populaire n’a rien contre les tireurs sportifs, les chasseurs et les collectionneurs responsables. Ils pourront conserver leurs armes, à condition bien sûr de l’utiliser avec soin et prudence, de disposer des compétences nécessaires et d’exercer activement leur passion. / Les citoyens respectueux de la loi ne seront absolument pas discriminés par l’initiative. Ils seront au contraire privilégiés à plusieurs égards. Dans la mesure où ils utilisent leur arme de manière soigneuse, responsable et compétente, les tireurs, les chasseurs et les collectionneurs n’ont rien à craindre de l’initiative.
Faits: diviser pour mieux régner. En faisant croire aux personnes les plus concernées par les armes à feu, qu’elles conserveront leurs droits, on espère qu’elles ne combattront pas cette initiative liberticide. Les citoyens suisses sont des gens responsables, honnêtes et méritants. Ils n’ont pas à voir leurs droits amputés sous des motifs sécuritaires fallacieux, et voir ceux-ci se changer en privilèges dignes d’un autre temps. Dans l’Ancien Régime, le droit de posséder et de porter une arme était réservé à des élites, comme la noblesse ou le clergé. Introduire la clause du besoin c’est créer des citoyens de seconde zone, moins responsables que les autres. Cette régression n’est pas acceptable. Tout citoyen suisse responsable et respectueux des lois, doit avoir le droit de posséder une arme si tel est son désir. Ce droit s’accompagne bien sûr de devoirs et de responsabilités que chacun se doit d’assumer. Les abus doivent être sévèrement puni, mais il est impensable de priver la grande majorité de la population d’un droit symbolique et fondamental, pour une sécurité hypothétique. Celui qui n’exercerait pas « activement » sa passion aurait moins de droit que celui qui ne l’exercerait que « modérément » ou « occasionnellement » ? Le droit de posséder une arme au domicile pour assurer son intégrité physique jusqu’a l’arrivé de la police en cas d’agression serait-il un privilège liée à une activité de loisir ?
En 1764, le grand jurisconsulte Cesare Beccaria écrivait dans l’illustre Traité des Délits et des Peines que : « Mauvaise est la mesure qui sacrifierait un millier d’avantages réels en contrepartie d’une gène imaginaire ou négligeable, qui ôterait le feu aux hommes parce qu’il brûle et l’eau parce qu’on se noie dedans, qui n’a aucun remède pour les maux mis à part leur destruction. Les lois qui interdisent de porter les armes sont d’une telle nature. Elles ne désarment que ceux qui ne sont ni enclins, ni déterminés à commettre des crimes (…). De telles lois rendent les choses pires pour les personnes assaillies et meilleures pour les agresseurs ; elles servent plutôt à encourager les homicides plutôt que de les empêcher car un homme désarmé peut être attaqué avec plus de confiance qu’un homme armé. On devrait se référer à ces lois non comme des lois empêchant les crimes mais comme des lois ayant peur du crime, produites par l’impact public de quelques affaires isolées et non par une réflexion profonde sur les avantages et inconvénients d’un tel décret universel ». Quelques années plus tard, Benjamin Franklin affirmait : « Ceux qui renoncent à une liberté fondamentale en échange d’un peu de sécurité hypothétique et temporaire ne méritent ni la sécurité, ni la liberté ». Mensonges : L’initiative interdit les armes particulièrement dangereuses, comme les fusils automatiques et les fusils à pompe. Les armes à feu automatiques figurent actuellement parmi les armes particulièrement dangereuses et sont donc formellement interdites. Les fusils à pompes tirent en série une gerbe de petits plombs. Ils sont donc totalement inappropriés pour le tir sportif ou la chasse, domaines dans lesquels la précision du tir est essentielle. Par ailleurs, leur effet de recul est si puisant qu’il provoque des contusions sur l’épaule du tireur. Faits: les armes automatiques sont DEJA interdites en Suisse, et soumises à autorisation exceptionnelle pour les collectionneurs (+150chf de taxe). Le tir avec ces armes est également interdit et est soumis à un permis journalier (100chf), dans un lieu annoncé à l’avance au bureau des armes Cantonal et homologué, et enfin le prêt de ces armes à un tiers pour le tir, même en présence du propriétaire est interdit. A ce jour, et d’après nos recherches, il n’y a pas d’actes criminels recensés en Suisse ayant été commis avec une arme automatique légalement détenue. Où veulent en venir les initiants ? Quel est le sens d’une telle interdiction ?
Concernant les fusils à pompe, ils n’ont RIEN de particulièrement dangereux. Le modèle le plus courant est en calibre 12. Munition couramment utilisée pour la chasse. En effet, le tir de gerbes de plomb s’utilise depuis plus de deux siècles pour la chasse du petit gibier (lièvre, faisant etc.). Le fusil juxtaposé de chasse standard tire exactement la même munition, avec la même puissance et les mêmes résultats. Les armes de balltrap tirent également cette munition. Il est donc parfaitement ridicule de parler de manque de précision. La seule différence est que les fusils à pompes permettent de tirer de 5 à 7 coups après chaque réarmement de la pompe avant d’être rechargés. Un juxtaposé de chasse ou un superposé de balltrap (ou de chasse également) permet de faire 2 tirs avant rechargement. Il faut savoir que le rechargement d’un fusil de chasse prend environ 5 secondes à un individu habitué, et celui d’un fusil à pompe au moins deux fois plus (liens vidéo). De plus, il existe des fusils de chasses semi-automatique, tirant les mêmes munitions (même effets), avec la même réserve de 5 à 7 coups dans le tube magasin , qui ne nécessitent aucun réarmement manuel d’une pompe, qui ne sont pas concerné par cette interdiction insensée. Concernant la soit disant « puissance » du recul, le mousqueton 31 de nos grand-pères en a bien plus, ainsi que la majorité des armes de chasses autorisées en Suisse. Pour les contusions, n’importe quel tir répété avec un fusil en causera si l’on ne porte qu’un vêtement fin. Ce passage des initiants montre bien à quel point ils sont dans l’ignorance concernant la réalité technique des armes à feu, et à quel point leur discours et leur argumentaire est basé sur des clichés, des fantasmes et sur une culture cinématographique hollywoodienne totalement fantaisiste. Les interdictions visées ont plus de motivations cosmétiques que rationnelles. Le terme d’armes de « type Rambo » est d’ailleurs révélateur.
Mensonges : Un domicile sans armes à feu diminue les risques de violence conjugale.
faits: Les violences conjugales ne sont pas plus importantes en Suisse qu’en France, en Italie, ou même en Angleterre, par exemple. Les statistiques européennes ont même tendance à montrer le contraire. Quand on sait que dans cet ordre, ces pays ont des lois sur les armes plus restrictives que la Suisse, allant même jusqu’à des prohibitions en Angleterre, on se rend compte encore une fois qu’il n’y a pas de corrélation entre la disponibilités des armes et le taux de violences conjugales (retrouver stats). Il s’agit d’un problème sociétal, dont les facteurs sont tellement nombreux qu’il serait vain de tous les aborder ici. La question des moyens est plus que marginale. Les statistiques montrent que bien plus de femmes succombent sous les coups de leur conjoint, que par balles. Il faut bien comprendre une chose. Les hommes qui maltraitent ou battent leur femme se complaisent dans cette relation malsaine de domination, et jouissent de ce pouvoir. Leur but est rarement de tuer. Les femmes qui meurent, la plupart du temps succombent aux coups répétés et incontrôlés, qui engendrent un meurtre « involontaire » . Ce mot est entre guillemet pour illustrer que l’intention première n’était pas de tuer, même si l’acte en lui même est parfaitement inexcusable. Il est très peu probable que ces mêmes personnes fassent usage d’armes à feu, car il est clair que quand on fait usage de la violence au moyen d’une arme à feu, la volonté n’est pas simplement de « maltraiter ». On pourrait de plus rétorquer qu’une femme de 50kg sans cesse victime d’un mari violent et plus fort, serait bien plus en mesure de sauvegarder son intégrité physique au moyen d’une arme à feu qu’a main nue. Doit-on obliger ces femmes à pratiquer le « tir sportif » ou la collection, et justifier d’un « exercice actif d’une passion » pour leur donner une chance de se défendre ? Il ne s’agit nullement de se faire justice. Nous avons des institutions respectables pour cela. Mais il est de notoriété publique que les forces de police ne peuvent pas être partout, tout le temps, pour assurer la sécurité de chaque citoyen. Jusqu’à l’arrivée de la police, il est parfaitement normal et sensé que tout individu soit en droit d’assurer son intégrité physique ou sa vie, avec les outils les plus adaptés, ceux là même qui sont utilisé par lesdites forces de police. C’est un droit fondamental que celui d’être en droit et en mesure de se prémunir d’agressions mortelles, et il n’a pas à être assorti d’une quelconque clause du besoin. Car malheureusement, quand cette clause du besoin devient évidente, il est déjà trop tard.
Mensonges : les armes à domicile mettent en danger les femmes et les enfants – moins d’armes signifient plus de sécurité. Plus d’un tiers des foyers suisses détiennent une arme à feu. En temps normal, ceci ne pose pas de problème. Mais la violence domestique – exercée le plus souvent par des hommes contre leur femme et leurs enfants – est plus répandue que l’on croit. Et l’agresseur peut facilement menacer d’utiliser l’arme qui se trouve dans l’armoire. Lorsque sa colère explose, la présence d’une arme à portée de main peut s’avérer extrêmement dangereuse. L’initiative réduit considérablement cette disponibilité. En effet, seules seront autorisées à détenir une arme les personnes qui en ont réellement besoin et qui disposent des capacités requises pour l’utiliser.
Faits: La gravité des blessures subies semble être en relation avec le type d’arme utilisé (T4). La part des victimes décédées est la plus élevée dans les affaires impliquant une arme à feu: 45%, contre 30% dans celles impliquant une arme blanche. En réalité, la différence est sans doute plus importante: en effet, il est permis de supposer que les infractions tentées avec une arme à feu ont plus de probabilité d’être découvertes et d’être enregistrées par la police que les infractions tentées par d’autres moyens. Or, une proportion relativement élevée de tentatives d’homicide sans blessures graves est observée dans les affaires avec arme à feu, ce qui implique que la proportion d’homicides consommés y est tendanciellement moins élevée. Pour Villettaz et al., ce phénomène s’explique en partie aussi par la préméditation, qui aurait une influence sur le choix de l’arme de l’infraction. Les données de la présente étude montrent en effet que les homicides prémédités se commettent plus fréquemment avec une arme à feu. 46% des victimes d’un homicide apparemment prémédité ont été agressées avec une arme à feu, 24% seulement à l’arme blanche. Villettaz et la estiment en outre que les auteurs d’actes prémédités mettent tout en œuvre pour que leur projet réussisse et que, par conséquent, celui-ci réussit plus fréquemment que les actes non prémédités. Les données présentées ci-dessous montrent qu’il existe en effet une relation entre la préméditation et la réussite de l’homicide: 45% des victimes d’un homicide prémédité sont mortes des suites de l’agression. La proportion est de 36% pour les victimes des autres homicides. 25 VILLETTAZ et al., op. cit., p. 33. (Homicides et violence domestique – Affaires enregistrées par la police de 2000 à 2004, OFS, 2006, p.16)
Mensonges : Les policières et policiers savent quel potentiel de danger représentent les 2,3 millions d‘armes aux mains de privés
Faits: les policiers savent pertinemment que la grande majorité des abus commis avec des armes sont le fait de personnes ne respectant pas les lois et n’ayant pas le droit de détenir des armes dans notre pays .Changer ou durcir les lois n’y changera strictement rien. La police ne craint pas les citoyens honnêtes et respectueux des lois visés par cette initiative. (besoin d’un témoignage d’un policier « pro-armes » si possible) Pour les agressions et tentatives de meurtres, selon l’Office fédéral de la statistique entre 2000 et 2004 dans 70% des cas, la victime a été agressée à l’arme blanche (380 personnes) ou avec une arme à feu (365 personnes). Il est vrai que les agressions commises avec une arme à feu ont plus souvent une issue fatale que celles commises par d’autres moyens. (mais toutes les agressions à l’arme blanche ne sont et de loin pas recensées). La police a enregistré, dans le cadre de ces affaires, 934 suspects, qui sont majoritairement des hommes (88%). La proportion de suspects la plus élevée s’observe, comme pour les victimes, chez les hommes étrangers de 20 à 24 ans. On relève parmi les suspects une proportion supérieure à la moyenne de personnes ayant des problèmes de drogue ou des difficultés psychologiques. Sont sur-représentées également parmi eux les personnes qui n’ont pas d’emploi hors de leur domicile. Au moment des faits, 31% des suspects étaient sous l’emprise de l’alcool ou d’autres substances psychotropes. 57% des suspects étaient déjà connus de la police pour au moins une infraction antérieure. (et donc légalement plus en droit de posséder des armes).
Mensonges: A l’automne 2006, le Conseil national avait refusé d’introduire une clause du besoin dans la loi sur les armes. Il est donc toujours possible en Suisse d’acquérir, de porter ou de remettre des armes sans avoir à en fournir la moindre raison.
Faits: s’il est vrai que la clause du besoin n’existe pas en Suisse, il est impossible d’acquérir une arme moderne sans passer par le bureau des armes de son Canton. Un permis d’achat, est délivré après avoir fournis des raisons motivant cet achat, après enquête, et présentation d’un extrait de casier judiciaire vierge de moins de 3 mois, que ce soit pour un achat auprès d’un particulier ou dans une armurerie. De plus, depuis la nouvelle révision de la loi de décembre 2008, la LArm (loi sur les armes suisse) ne légifère plus sur l’acquisition, mais sur la possession, ce qui permet en pratique de retirer des armes à quelqu’un dont la dangerosité serait avérée. Le port d’armes sans permis est INTERDIT depuis 1999 (il était pourtant libre dans biens des cantons comme le canton de Fribourg avant cette date, et l’insécurité n’était pas plus grande, au contraire) . Il est donc STRICTEMENT interdit de porter une arme sans permis selon notre législation.
Le permis de port d’armes n’est délivré qu’aux professionnels (dans les domaines de la sécurité par ex) ou « à une personne pouvant prouver de façon plausible qu’elle a besoin d’une arme pour se protéger ou pour protéger des tiers ou des choses contre un danger tangible ». Si elle réussit à prouver ce « danger tangible » (ce qui en pratique est extrêmement rare, car seules des menaces de mort avérées, ou le motif de transport de grosses sommes d’argent de manière régulière sont admises comme raisons valides). Elle doit en outre « passer un examen attestant qu’elle est capable de manier une arme et qu’elle connaît les dispositions légales en matière d’utilisation d’armes; le Département fédéral de justice et police édicte un règlement d’examen ». ( http://www.admin.ch/ch/f/rs/514_54/a27.html) Comme on peut le voir, la législation suisse actuelle est LOIN de permettre « d’acquérir, de porter ou de remettre des armes sans avoir à en fournir la moindre raison »
Mensonges : ces armes sont bien trop accessibles et engendrent l’insécurité face à la menace permanente qu’elles représentent. Un État civilisé se doit de les réglementer strictement.
Faits: l’insécurité et les « menaces qui planent » n’ont strictement rien à voir avec les armes détenues légalement et déjà réglementées. Selon l’Office fédéral de la statistique dans les cas d’abus avec armes « la proportion de suspects la plus élevée s’observe, comme pour les victimes, chez les hommes étrangers de 20 à 24 ans. » . Il n’y a pas de statistiques officielles à ce niveau, mais les nationalités impliquées sont fréquemment citées dans les médias qui relatent ces d’évènement. Nul besoin de les citer et de stigmatiser des gens ici, cependant, il faut savoir qu’un certain nombre de pays ont demandé au législateur suisse de ne pas autoriser l’acquisition ou la vente d’armes à leurs ressortissants. Il existe une liste de ces pays dans notre loi sur les armes, et leurs ressortissants sont parmi ceux les plus impliqués dans ces crimes. Ces individus ne respectent pas nos lois, acquièrent et possèdent des armes illégalement. Ils ne respectent pas nos lois, et ne respecteront pas des réglementations plus strictes. Les lois n’affectent pas les criminels, et ce par définition. Les seules personnes qui seront lésées par des lois plus strictes et des interdictions seront les honnêtes citoyens, respectueux des lois et qui ne sont en aucun cas une menace ou une cause d’insécurité. D’ailleurs, les pays étrangers qui ont précédés la Suisse dans cette voie non seulement n’ont pas observé une amélioration de la sécurité, mais une dégradation significative. Certes, les armes à feu son moins accessibles (aux honnêtes gens) mais les crimes augmentent. En Angleterre, bien que le taux d’homicide par armes à feu soit moins élevé qu’aux États-Unis, il a grimpé de 50% dans les années 90, passant de 10 par million en 1990 à 15 par million en 2000. La hausse des crimes avec violence en général est spectaculaire depuis la législation de 1988 et surtout celle de 1997. Leur nombre est plus du triple de celui des États-Unis. Les crimes contre la propriété y sont près du double du taux américain. En 1997, toutes les armes de poing ont été prohibées suite au massacre de Dunblane en Écosse, en 1996. Pourtant, les crimes avec armes de poing sont à la hausse. Un an après que les australiens ont été forcés au prétexte de lutter contre la criminalité de rendre leurs armes personnelles (en 1997), les homicides ont augmenté de 3,2%, les attaques envers des personnes de 8,6% et des vols à main armés de 44%. Jusqu’à ce que cette loi soit adoptée, les indices de criminalité étaient stables ou en baissaient depuis 25 ans !
Les pays ou le monopole des armes appartient aux forces gouvernementale et aux criminels, et ou la population est désarmée, sont des exemples de démocratie comme la Chine, la Birmanie, la Russie ou encore le Mexique. Sont-ce là de bons modèles pour la Suisse ?
Mensonges : La sécurité sera renforcée, en particulier celle des femmes. Le nombre de suicides diminuera, de même que le risque d’être menacé par une arme à feu
Faits: Dans la réalité, cela n’aura aucun impact ni sur les suicides, ni sur les violences domestiques.. Au Canada, les lois sur les armes ont entrainé une baisse minime des suicides sur 1 an et demi, avant que ce taux ne se restabilise à son niveau précédent. Tout ce que l’on a obtenu c’est un changement des moyens de suicides, le temps que cela entre dans les mœurs de la société. Les lois Canadiennes, qui ressemblent à celle que les initiants veulent adopter, à couté des sommes astronomiques au contribuable canadien, sans apporter aucun résultat, et en criminalisant toute une partie de la société… ils y reviennent d’ailleurs. Quand aux violences domestiques, elles ne sont pas moins nombreuses dans tous les pays limitrophes de la Suisse, qui ont pourtant des législations sur les armes qui ressemblent à celle que les initiants veulent nous imposer.. Quand on sait que même en Suisse, les armes ne sont pas le principal « outil » de ces violences, on comprend que la corrélations soit impossible à faire…
Bonjour, bravo pour votre article et votre soutien à l’initiative.
Je suis photographe et me permets d’annoncer une exposition au Nathan Café qui sera disponible dès le lundi 24 et dont le vernissage aura lieu le jeudi 27 dès 18h30. Vous y êtes bien sûr cordialement invitée.
Cela se passe au Nathan Café, dans le quartier des Grottes, Rue Baudit 6.
Nous décrocherons l’expo le 13 mars.
Les bénéfices des ventes iront intégralement au Groupe Pour Une Suisse Sans Armée.
Plus de détails ici http://juancarloshernandezphotographe.blogspot.com/2011/01/exposition-photo-en-faveur-du-gssa-au.html
Bien cordialement et avec tout mon soutien pour votre action actuelle en Ville De Genève dont je suis résident
[...] This post was mentioned on Twitter by Marc M., Sandrine Salerno. Sandrine Salerno said: Ma revue de presse de la semaine sur les soutiens à l'initiative contre les armes à la maison. http://bit.ly/hMy2oB [...]