
Villa La Grange, samedi 28 août. Photo: Amandine Panhard
Dix ans après la première « Marche mondiale », nous, les femmes, ne nous arrêtons pas. Nous sommes en marche et nous le resterons pour lutter contre les multiples violations des droits des femmes dans le monde et pour tracer la route qui mène vers l’égalité. Cette année, la Marche mondiale des femmes a inscrit Genève dans son agenda.
Je tiens à féliciter les nombreuses participantes à la « randonnée militante », un cortège à la fois festif et revendicatif qui a traversé trois communes genevoises samedi dernier. J’ai été heureuse de les accueillir à la Villa La Grange où elles ont achevé leur périple.
Ce fut un moment de partage avec les femmes qui étaient là, et de solidarité envers celles qui ne peuvent pas ou ne peuvent plus marcher ou qui ne peuvent pas se faire entendre. Dans mon allocution, j’ai rappelé le sort de ces femmes isolées dans la violence, exclues dans la précarité, victimes des conflits armés et de la pauvreté. Dans le monde entier mais parfois également ici à Genève. C’est bien le défi de la Marche mondiale des femmes: être solidaire avec « toutes » les femmes. Le choix d’inscrire la randonnée militante à Genève est une reconnaissance du rôle que joue la Ville contre les discriminations dont sont victimes les femmes au quotidien.
En tant que femme et Maire de Genève, je suis et resterai en marche avec vous!
Mots-clefs : genève, marche mondiale des femmes 2010
Bonjour Madame la Maire,
Recevez mon soutien pour votre campagne en faveur de l’égalité des droits homme-femme. Cependant, je souhaite vous faire part de mon inquiétude sur un point: les femmes de confession musulmane qui se promènent voilées. La question de leur présence chaque jour plus manifeste dans l’espace publique constitue à mes yeux un problème. En effet, personne n’ignore ce que le port du foulard implique à niveau symbolique. Plus particulièrement, qu’en est-il de la présence de mères voilées dans les cours des écoles publiques de notre ville alors que l’école prône aux enfants (et aux enfants des immigrés musulmans) un message d’égalité entre les sexes? Ne conviendrait-il pas de réagir face à ce symbole ostensible d’intolérance en contradiction avec les valeurs démocratiques de la Suisse? Merci pour votre réponse.
Chère Madame,
Votre commentaire m’est bien parvenu et a retenu ma meilleure attention. Je vous prie par ailleurs de bien vouloir excuser ma réponse tardive.
Je vous remercie pour votre soutien à la faveur des actions que je mène en matière d’égalité. Pour répondre à votre question concernant le port du voile, il me semble important de souligner que la Ville de Genève n’a pas une prise de position institutionnelle sur le sujet. Cette question s’inscrit dans la réflexion et la mise en place d’une politique cohérente en matière d’intégration et de diversité culturelle.
Cela dit, pour ma part, toute personne a le droit d’avoir la religion qui lui sied et les signes ostentatoires d’appartenance, à une religion ou à une culture, ne me dérangent pas. Ce qui est essentiel à mes yeux est que cette liberté d’expression soit accessible à chacune et chacun, cette liberté représentant une des valeurs fondamentales de la démocratie.
Bien à vous.