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Les signatures contre l’ouverture prolongée des magasins ont été récoltées à une vitesse fulgurante. Preuve que le sujet passionne les Genevoises et les Genevois. La Tribune de Genève annonçait hier que les référendaires ont largement dépassé le socle minimal d’adhésions : environ 9000 signatures en une vingtaine de jours, alors qu’un référendum en nécessite 7000 en quarante jours. Le peuple aura le dernier mot. C’est bien.
Les référendaires ont le mérite de remettre le sujet sur la place publique. Au-delà du durcissement des conditions de travail pour les quelque 20 000 employé-e-s du secteur de la vente, je considère que cette bataille pose une question fondamentale : y a-t-il une vie après le travail ? Et si oui, à quelle heure peut-elle commencer ?
Car la loi votée au Grand Conseil empiète indéniablement sur les débuts de soirées, sur ces moments charnière où l’on se retrouve en famille, entre ami-e-s. Ces moments essentiels où l’on prend du temps pour soi et les autres. Où l’on quitte son travail pour autre chose, un autre monde, un autre espace, plus personnel, plus intime.
Dès lors, le débat sur la dérégulation des horaires de la vente n’est pas anodin. Loin s’en faut. Car au-delà de la question posée, apparaît une problématique essentielle : la flexibilisation du temps de travail et donc la régulation des temps qui rythment nos journées professionnelles et personnelles. Quand s’achève l’une pour permettre à l’autre de débuter ?
Ma conviction personnelle est que l’une est aussi essentielle que l’autre. Et que cela vaut pour chacun-e d’entre-nous. Pas besoin alors d’étendre les horaires d’ouverture des magasins. Si l’on veut absolument faire ses courses en dehors des horaires actuels, il existe des solutions alternatives à la grande distribution : commerces de proximité et e-shopping, notamment.
Par contre, si l’on veut profiter totalement de son temps “libre”, il n’y a qu’une alternative : arrêter de travailler !
Je me réjouis de poursuivre cette réflexion avec vous.
Mots-clefs : genève, horaires magasins, référendum